Les constituantes de la foi
La foi est faite de : parole, acte et croyance. La réunion de ces trois composantes constitue la foi. Pour illustrer, on sait que la prière du Maghrib est composée de trois cycles et que si l’un venait à manquer, elle ne serait plus appelée « Maghreb ». Par analogie, si une des composantes de la foi – parole, acte ou croyance – venait à manquer, elle ne serait plus appelée foi.
On n’appelle pas ces trois choses « conditions de la foi », pas plus qu’« obligations » ni même « piliers », même si certaines de ces terminologies peuvent conduire à un sens juste, car il est possible que cela ait certaines implications qui deviennent fausses.
L’essence de ces trois constituantes – dont l’absence de l’une annule la foi – est à rechercher dans ce que la législation de Muhammad a défini spécifiquement.
La croyance
Il n’est pas voulu par la croyance l’amour du bien pour les hommes et l’absence d’animosité, car la majorité des hommes penchent vers cela, même lorsqu’elles ne croient pas à l’existence du Créateur . Ce que l’on veut plutôt dire par cela, c’est la parole du cœur et son action.
La parole du cœur, c’est de croire qu’il n’existe aucune divinité légitime en dehors d’Allah, que Muhammad est Son messager et que ce avec quoi il est venu de la part de son Seigneur est la Vérité.
Quant à l’action du cœur, c’est d’aimer Allah , Son Prophète , l’Islam, et plus généralement aimer ce qu’aiment Allah et Son Messager et adorer exclusivement Allah.
La parole
La parole, elle, ne se cantonne pas aux paroles de bien communément et unanimement admises, comme l’honnêteté, la parole bienveillante aux parents, le salut, ou l’indication le chemin à celui qui s’est perdu etc. car tout ceci est apprécié de tout le monde, mêmes de ceux qui mécroient en Allah et nient Son existence.
Ce qui est plutôt voulu, c’est ce qui a été spécifiquement établi par la législation Muhammadienne : les plus élevées étant la prononciation de l’attestation de foi, puis la glorification par le Tasbîh et le Takbîr [1]
L’acte
Aussi, l’acte n’est pas restreint aux bonnes œuvres reconnues de tous, comme d’être bon envers les parents, enlever quelque chose de nuisible du chemin, nourrir le pauvre, secourir les victimes d’injustice, ou encore honorer l’invité etc. car tout ceci est aimé des gens, mêmes dénués de foi.
Ce qui est plutôt voulu par l’action, c’est l’action que le Prophète a été chargé spécifiquement de transmettre, telle que la prière, la zakât, le jeûne, le pèlerinage etc.
Toutefois, les bonnes œuvres que tous les messages divins et la saine nature ont indiqué, telles qu’aimer le bien pour les gens, l’honnêteté, la bonté envers les parents, le fait de nourrir le pauvre, d’enlever l’obstacle du chemin et ainsi de suite...augmentent la foi quand elles sont accomplies sincèrement et exclusivement pour Allah .
Cependant, leur absence n’annule pas la foi et leur présence ne la fait pas nécessairement naître. Elle ne fait qu’attester que la nature est saine et que les valeurs d’humanité – avec lequel l’homme a été créé – n’ont pas été altérées.
Ceci nous amène à mieux comprendre et d’accepter cette vérité :
Telle est la nature qu’Allah a originellement donnée aux hommes
S.30, v.30
Par ailleurs, la foi fluctue : elle augmente, diminue et peut même disparaître. Elle augmente par l’obéissance, diminue par la désobéissance et ne peut disparaître que par la mécréance ou le polythéisme.
Allah a dit
Les vrais croyants sont ceux dont les cœurs frémissent quand on mentionne Allah. Et quand Ses versets leur sont récités, cela fait augmenter leur foi
S.8, v.2
et que croisse la foi de ceux qui croient
S.74, v.31
C’est Lui qui a fait descendre la quiétude dans le cœur des croyants afin qu’ils ajoutent foi à leur foi
S.48, v.4
La foi ne s’établit après la mécréance que :
- Par la croyance, par la parole du cœur : qui est la reconnaissance du message, et par l’action du cœur qui est l’amour d’Allah, de Son Messager ainsi que l’amour de ce qu’Ils aiment. Puis par la parole (de la langue). Puis par l’action des membres.
Ainsi, quiconque reconnaît avec son cœur et – bien que disposant de la capacité de prononcer avec sa langue – ne le fait pas n’est pas musulman. Et quiconque reconnaît avec son cœur, prononce avec sa langue puis – bien que possédant la capacité d’accomplir les actes spécifiques à la législation de Muhammad– ne le fait pas n’est également pas croyant. Quant à celui qui veut prononcer ou agir mais n’en a pas la capacité,
Allah a certes dit à son sujet
Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité
S. 2, v. 286
Allah n’impose à personne que selon ce qu’Il lui a donné
S. 65, v.
[1] NdR : le Tasbîh est le fait de dire « Subhânallah » (gloire et pureté à Allah), le Takbîr est le fait de dire « Allah Akbar » (Dieu est plus Grand)