LES STRATES DE LA MER
LES STRATES DE LA MER
L'homme a toujours cru qu'un calme plat régnait dans les profondeurs de la mer. Les savants avaient emboîté le pas à ces croyances, en justifiant le fait que les vagues et les marées n'exerçaient leur influence que dans les couches superficielles. Même si de tout temps les grands fonds marins intriguèrent les chercheurs, il n’en demeure pas moins qu’ils restèrent mystérieux, parce qu’ils étaient situés hors des moyens d'investigation les plus ingénieux. En effet, les premiers sondages, imputés à Magellan, n’eurent lieu qu’au 16ème siècle et ne dépassèrent pas la profondeur de 400 mètres. Puis durant trois siècles, aucun autre sondage profond ne fut entrepris pour connaître les fonds marins. Cela démontre que l'esprit d'entreprise des chercheurs de l'époque ne brillait pas par ses performances.
Toutefois, bien avant le 19ème siècle, certaines conceptions virent le jour. Elles étaient étranges pour leur temps, aussi, furent-elles rejetées par la communauté scientifique. L'une d'elles pourtant s'avéra être plus tard, tout à fait conforme à la réalité. Elle émanait de Luigi Marsagli, un savant italien, qui soutenait dès 1681, que dans le Détroit du Bosphore, en Turquie, la mer été sous l’influence de courants qui exerçaient dans des directions opposées. Ainsi, les eaux de surface se déplaçaient dans un sens alors que les eaux profondes circulaient en sens inverse.
La théorie du calme plat des grandes profondeurs venait d'être remise en cause. Selon Marsagli, les eaux superficielles se déversaient de la mer Noire vers la mer Egée, et les courants profonds empruntaient la voie inverse. La découverte du Gulf Stream, puissant courant qui coule du Golfe du Mexique et traverse l'Atlantique pour atteindre les côtes norvégiennes, devait confirmer que la mer n'était pas aussi immobile que le laissait supposer la croyance populaire. Cependant, le Gulf Stream, dont la carte a été réalisée en 1770 sous l'égide de Benjamin Franklin, était un courant de surface. Il faisait gagner du temps aux bateaux qui s'engageaient dans le sens Amérique-Europe, et entravait la circulation opposée.
Sa découverte fut la première d'une longue série, comprenant le courant de Humboldt, le courant de Kuroshio, le courant Est-Australien, pour le Pacifique, ainsi que le courant du Brésil, dans l'Atlantique, le courant de Benguela, le long des côtes occidentales du sud de l'Afrique, etc. Toutefois, l'importance des découvertes ne signifiait pas la remise en cause systématique de l'immobilisme des eaux de fond.
La véritable nouveauté fut certainement introduite par la marine de guerre allemande, durant la seconde guerre mondiale. Afin de suivre le mouvement des bateaux ennemis, et surtout repérer l'entrée des sous-marins en Méditerranée, les forces anglaises avaient installé un système de détection acoustique, dans le détroit de Gibraltar, espérant ainsi suivre le mouvement des flottes allemandes. Mais, malgré les mesures de détection, les sous-marins allemands continuaient à traverser dans les deux sens le passage surveillé, sans attirer l'attention des garde-côtes. Ils avaient su tirer profit des différences de densité existant en cet endroit. Ils pénétraient en Méditerranée, à faible profondeur, moteurs stoppés, en utilisant les eaux moins denses de l'Atlantique qui circulent en surface dans le sens Atlantique/Méditerranée. Pour ressortir, ils empruntaient, machines toujours arrêtées, les eaux plus denses de la Méditerranée, qui faisaient le trajet contraire, à grande profondeur. Ainsi, ils passaient au nez et à la barbe des Anglais, malgré le système de détection installé.
Depuis, de nombreuses recherches ont permis de balayer les conceptions simplistes, communément admises jusqu'à une date récente concernant la prétendue stagnation des eaux sous-marines. Les spécialistes ont pu détecter que les eaux intermédiaires et profondes de l'Océan mondial sont régies par les forces thermohalines. Ces forces ont leur origine dans les inégalités de densité produites par les écarts de température et de salinité. « Ces deux facteurs, conditionnent la densité de l’eau de mer; or, lorsque de grandes masses d'eau de densités différentes sont en présence, elles ont tendance à ne pas se mélanger, sauf très partiellement, au niveau de leur zone de contact. Il en résulte que celle dont la densité est la plus élevée tend à passer au-dessous de celle qui est la plus légère, engendrant ainsi un courant. Ces forces thermohalines sont le moteur principal de la circulation des eaux profondes et intermédiaires. » (« Clefs pourl’océanographie » Par Jean Marre Pérès).
Les mouvements alternés des divers courants marins forment une stratification naturelle de l'eau.« Les courants qui déplacent les masses d'eau superficielles sont relativement peu épais. Sous eux se trouvent d'autres masses d'eau dont certaines sont stationnaires, et dont quelques-unes, appelées contre-courants, coulent dans une direction inverse de celle des « fleuves superficiels. » (Encyclopédie Cousteau).Bien que ce phénomène soit resté ignoré des spécialistes, il est néanmoins évoqué par le Coran Sacré, qui dépeint... « Les ténèbres d'une mer profonde (au sein de laquelle) coule un flot (lequel est) recouvert par un autre flot, au-dessus duquel se trouvent des nuages. Ce sont des ténèbres amoncelés sur des ténèbres... » (Coran 24.40).
Le Livre Sacré décrit une mer profonde que la lumière du soleil n'arrivepasà percer, et où règne l’obscurité totale. Cette réalité a été amplement démontrée depuis, par les engins de plongée, puisqu’à partir d'une certaine profondeur, les rayons du soleil ne peuvent plus pénétrer dans l'eau. Au point que les poissons abyssaux vivent dans l'obscurité la plus complète en s'adaptant à leur environnement. Au sein de la mer profonde et obscure, s'étirent des flots. Ils symbolisent un courant actif, du moment que les flots n’existent qu’à travers leurs mouvements. Sans déplacement et sans agitation, ils s'étalent et meurent.
Au-dessus de ce courant, s'étend un autre courant. Il ne se confond pas avec le premier situé plus près du fond, sans quoi il n'y aurait plus qu'un seul courant. Chaque écoulement possède son individualité propre. Les couches superposées laissent penser que les densités sont différentes et par conséquent leur salinité aussi. Elles ne peuvent se mélanger, ainsi qu’il a été démontré plus haut. Le courant inférieur possède une plus forte densité que celui qui est au-dessus, ce qui engendre un mouvement dynamique qui sera le prélude à une circulation thermohaline, créée par ces différences de température et de salinité.
La description coranique est suffisamment éloquente et reflète le phénomène tel qu’il existe. Surmontant les flots des nuages s'étendent dans le ciel, pour décrire l'atmosphère, avec ses formations nuageuses, à l'instar d'une coupe graphique qui éclaterait une image en ses multiples éléments. La stratification des courants marins est présentée comme un amoncellement de ténèbres entassées sur des ténèbres, conformément à ce que rapportent les missions d'exploration sous-marines.
Ainsi, le Coran ne cautionne pas la conception d'une mer aux profondeurs immobiles et figées. C'est un mouvement dynamique qui anime les océans, aussi bien en surface que dans le fond, même si les causes ne sont pas identiques. Et la stratification des courants marins n'est que le reflet d'une réalité que personne n'a pu observer avant ce siècle de grandes découvertes. En raison de sa similitude frappante avec le Coran, voici un passage d'un ouvrage scientifique qui traite de ce problème et qui dit en substance : « ...Il existe dans l'Océan Atlantique une langue d'eau profonde provenant de la mer du Labrador et de la mer de Norvège ... à une profondeur comprise entre 2 000 et 4 000 mètres. Au-dessus de cette eau, à la profondeur de 1 000 mètres, se trouve une langue d'eau intermédiaire antarctique qui se dirige vers le Nord. En outre, au-dessous de l'eau profonde de 4 000 à 5 000 mètres, existe une eau de fond d'origine antarctique, qui se répand vers le Nord. » Par ailleurs, l'action directe des forces externes modifie également le champ des densités marines, ainsi que les processus non évoqués, tels que précipitations (de pluie), etc. » (Encyclopédie scientifiquede l’univers)
Une telle description aurait pu être puisée du Coran, si ce n'est les précisions géographiques qui sont mentionnées. Outre la disposition des couches océaniques profondes, le Livre Sacré fait également allusion aux nuages qui produisent les précipitations. Les strates de la mer ont une grande importance pour le développement de toutes les formes de vie existant dans les océans. Par son intérêt considérable, un tel phénomène ne pouvait rester méconnu. Aussi, le Coran s'est-il chargé de le révéler à l'humanité. Pour être une Preuve et un Signe de l'Omniscience divine.