LA VIE LA CONCEPTION
LA VIE LA CONCEPTION
La conception est la formation d'un nouvel être dans l'utérus maternel à la suite de la réunion d'un spermatozoïde et d'un ovule. La première cellule humaine, encore appelée neuf ou zygote résulte de la fusion des deux cellules reproductrices. Une fois constitué, l'œuf va se segmenter, se diviser et passer par plusieurs stades. Le spermatozoïde est le point de départ d'une vie nouvelle, et depuis les temps immémoriaux, les hommes cherchent à percer le secret de l'apparition d'une existence nouvelle. Cependant, l'approche du problème est restée hasardeuse, car le sujet en lui-même est complexe.
Dans la Grèce ancienne, ce sont surtout les philosophes et les mathématiciens qui parlèrent de « biologie », car cette discipline n’existait pas. De nombreux savants, à l’image de Thalès de Milet, d’Anaximandre, d’Empédocle d'Agrigente, d’Hippocrate et autres noms célèbres essayèrent d'approfondir les mystères de la nature, mais leur apport fut insignifiant. Malgré un travail considérable, Aristote le plus marquant d’entre eux commit de graves erreurs en biologie. Il pensait que la semence mâle provenait du sang et n'apportait aucune contribution matérielle à la formation de l'embryon. Elle ne faisait que fournir la forme, alors que la femelle produisait la matière (« Biologie et biologistes » Gabriel Goheau)
Bien qu’erronée, l'une des théories les plus en vogue fut celle « de la double semence. » Des savants comme Empédocle, Aristote, Galien etc., croyaient à l'instar d'Hippocrate, à l’existence d’une semence femelle qui était mélangée au sperme dans l'utérus pour donner naissance à l'embryon. Puis durant tout le Moyen Age, période de profonde léthargie avec l’intrusion de l’Eglise dans le domaine scientifique, ce sujet comme tant d'autres, devint tabou et les conceptions philosophiques reléguées aux oubliettes.
Après la découverte de la loupe au 17ème siècle, le Hollandais Leeuwenhoek et son assistant Hamm, purent observer pour la première fois des spermatozoïdes (mot dérivant du grec, signifiant semence en forme d'animal). Peu à peu de nombreuses conceptions contradictoires, virent le jour, chacune défendue avec passion par ses prosélytes. Il y eut les ovistes, partisans d’un germe minuscule déjà préformé, dans l'œuf de la femelle et destiné à sortir graduellement de ses enveloppes. Cette théorie a été élaborée par le Hollandais Swammerdam qui, après avoir observé le phénomène dans le monde des insectes, l'étendit à l'espèce humaine. Malpighi, le médecin du Pape Innocent XII, fut un oviniste convaincu.
Il y eut aussi l'école des animalculistes. L'embryon existe, il est déjà préformé à l'intérieur des spermatozoïdes. Le physicien Hartsoecker (1656-1725) revendiqua la primauté de la découverte des animalcules, qu'il n'osa publier, selon lui, en raison de son étrangeté, crut voir un petit homme (homunculus) accroupi à l'intérieur de la tête du spermatozoïde !
La troisième doctrine était une exhumation de l'antique théorie de la double semence. Elle fut cautionnée par des scientifiques d'un prestige certain, comme Ambroise Paré, Bacon, Van Helmont et Descartes. Selon le physiologiste anglais, William Harvey (1578 - 1657), médecin personnel des rois Jacques 1er et Charles 1er, la matrice conçoit l'embryon par l'effet d'une contagion que lui communique la semence, comme l'aimant communique au fer sa vertu magnétique.
Malgré la naïveté des conceptions énoncées, les chercheurs prenaient grand soin de se préoccuper de l'origine des germes. En effet, s’ils étaient préformés dans les spermatozoïdes (partisans des animalculistes ou germe paternel) ou dans l'œuf (partisans de l'ovisme ou germe maternel), ils devaient bien venir de quelque part avant de se loger à l'intérieur du corps humain. Il fallait donc remonter la piste et découvrir l’origine de leur provenance. Là encore, deux écoles eurent leurs émules respectifs qui se contredisaient avec une égale conviction. Il y eut les partisans de la dissémination et les partisans de l'emboîtement.
Les disséminationnistes pensaient que les germes des animaux étaient incréés et dispersés à travers le monde. Ils pénètrent dans le corps par la respiration ou la nourriture, procédant à la fécondation par une infestation exogène. Leurs adversaires soutenaient la théorie de l'emboîtement respectif et se divisaient en deux camps : L'emboîtement oviste où l'ovaire de la première femme contenait les œufs de ses propres enfants, ainsi que ceux de toute l'espèce humaine, jusqu’à son extinction ; quant à l'emboîtement animalculiste, il postulait que le premier homme renfermait en lui, des spermatozoïdes emboîtés l'un dans l'autre, de tous les hommes depuis Adam, jusqu'à la disparition de l’espèce humaine.
Pascal et Malebranche étaient des partisans de l'emboîtement. Ce dernier généralisa même cette conception au règne animal et végétal. Une autre théorie avait aussi cours : celle de l'épigenèse soutenue par le Suisse Abraham Tremblay (1710-1784). Ayant observé que les tentacules de l'hydre d'eau douce avaient la faculté de régénérer après avoir été coupés, il conçut alors l'idée que dans l'œuf, l'être humain pouvait prendre forme, étape par étape, jusqu’à atteindre sa plénitude. Geoffroy Saint-Hilaire, Maupertuis et Buffon appuyaient cette théorie. La semence est constituée de particules venant de toutes les parties du corps, qui s'agencent selon un certain ordre par une sorte d'instinct, qui les fait se réunir jusqu’à constituer l’être humain ou l’animal en question.
Le recensement des théories relatives à la conception et à la formation d’un nouvel être depuis l'Antiquité n'est donc pas simple. Il y eut d’abord les préformationnistes qui se divisaient en quatre groupes : les ovistes avec dissémination, les ovistes avec emboîtement les animalculistes avec dissémination et les animalculistes avec emboîtement. D’autres ordres existaient, comme les partisans de l'épigenèse (formation étape par étape), celle de la double semence, les atomistes, et divers autres courants marginaux. En dépit du nombre et de la variété des spéculations, les savants étaient pourtant loin d’élucider le phénomène. Tout ce qui a été projeté dans ce domaine s'est avéré sans fondement. C'est seulement à partir du 19ème siècle que les mécanismes de la fécondation, commencèrent à être connus.
En 1838, la théorie cellulaire végétale fut formulée par un botaniste allemand, Schleinden (1804-1881), puis Théodor Schwann l'étendit au règne animal. En 1854, le biologiste Schultze Max (1825-1874) décrivit la cellule comme une petite masse de protoplasme possédant un noyau. La division cellulaire végétale fut à son tour, mise en évidence en 1875 par Strasburger, alors que Flemming l'observa chez les amphibiens et Oscar Hertwig, sur l'œuf d'oursin.
Dorénavant, l'embryologie allait être influencée par l'étude des cellules ou cytologie et par la découverte de la nature cellulaire des gamètes (ovules et spermatozoïdes). Désormais, l'œuf et le spermatozoïde devenaient des cellules qui renfermaient les chromosomes à l’intérieur de leur noyau. La fécondation fut observée chez les algues, les oursins etc. Von Baer qui formula la loi biogénétique fondamentale, mit en évidence la division de l'œuf et ses travaux, poursuivis par Remak, embryologiste (1815-1865), permirent d'approfondir les connaissances déjà importantes.
Von Baer vit dans ses expériences, non pas la croissance synchrone d'un petit être préformé, mais une suite d'événements prodigieux. La conception devenait l'objet d'intenses recherches, émerveillant ceux qui ont eu à découvrir le degré d'organisation et de complexité de cette « insignifiante » cellule. Voici, très succinctement les mécanismes qui mènent à la constitution d'un être nouveau. Ces précisions permettront de mieux saisir la portée des révélations coraniques et leur extraordinaire analogie avec une réalité qui a été si longtemps ignorée, même par les plus grands spécialistes en la matière.
Chez l'homme la spermatogenèse où formation de spermatozoïdes s'effectue dans les testicules, de manière permanente à partir de la puberté. Les mécanismes qui entrent en jeu sont très complexes et cet article n'a pas la prétention d'entrer dans le détail. Les spermatozoïdes sont constitués d'une tête ronde qui contient le matériel héréditaire, d'une pièce intermédiaire et d'une queue qui permet de se déplacer dans les voies génitales de la femme. Sa longueur est d'environ cinquante microns (un vingtième de millimètre). Un millilitre de sperme contient quelque cent millions de spermatozoïdes et une émission peut renfermer plusieurs fois plus. La concentration augmente du premier au septième jour. Au-delà, un équilibre relatif s'établit entre la formation et la destruction, permettant ainsi, une certaine stabilité.
Si l'émission spermatique est caractérisée par la profusion des cellules mâles, le nombre de cellules sexuelles femelles est plus restreint. A la naissance, les ovaires des fillettes contiennent plusieurs centaines de milliers de gamètes non encore arrivés à maturation (ovocytes). Mais, seuls 300 à 500 seront ovulés et libérés à raison d'un œuf tous les 28 jours approximativement, durant la période de fécondité. L'œuf ou l’ovule qui est beaucoup plus volumineux que le spermatozoïde a un diamètre de 100 à 140 microns, soit un dixième à un huitième de millimètre ; il est donc visible, bien que difficilement à l'œil nu.
Avec la puberté et sous l'effet d'une hormone dite folliculo stimuline (FSH), sécrétée par l'hypophyse, un ovocyte commence à se développer et s'entoure d'une couche de cellules (follicule de De Graaf). A partir du quatorzième jour, une autre hormone, la lutéo stimuline déclenche l'ovulation. L'œuf quitte alors l'ovaire et s'engage dans la trompe de Fallope pour descendre vers l'utérus, quelque dix centimètres plus loin. Il n'a pas de mouvement propre, aussi il est entraîné par ceux de la trompe et grâce au liquide qu'elle contient. Le temps lui est désormais compté pour être fécondé par un spermatozoïde, sous peine de terminer sa course et sa mort, dans un cycle menstruel. Les spermatozoïdes à leur tour vont traverser l'utérus et remonter la trompe de Fallope pour aller à la rencontre de l'ovule. Après un certain temps, le contact est établi. L'œuf est entouré de spermatozoïdes, mais un seul d'entre eux pénétrera à l'intérieur en utilisant des enzymes digestifs qui percent la paroi, et la modifient de telle façon, qu'aucun autre spermatozoïde ne puisse s’y introduire. Ce qui provoque la mort de tous les spermatozoïdes qui n'ont pas atteint leur but.
Une fois dans l’œuf, le spermatozoïde perd sa queue, et des modifications importantes vont se dérouler pour faire fusionner les deux noyaux en une seule cellule, comportant pour moitié l'héritage héréditaire des deux parents. C'est le départ d'une nouvelle vie à travers la formation de la première cellule. Trois heures après la fécondation, l’œuf commence à se diviser, puis il s'accroche à la paroi utérine en projetant de petits filaments qui s'enfoncent dans la muqueuse.
La simplicité de cette description ne doit pas cacher l’abîme profond qui la sépare d’une réalité, qui est prodigieuse par sa complexité et ses ressources. La description qu'en fait le Coran est évidemment moins détaillée que celle d’un ouvrage d'embryologie, cependant à sa décharge, il n’existe aucune trace des extravagances qui marquèrent l'histoire de la conception embryonnaire. Il fournit des explications édifiantes qui reflètent la réalité parfaite. Ainsi, il évoque à travers le liquide spermatique et son émission : « De quoi Dieu L'a-t-il créé ? (l'homme). Il L'a tiré d'une goutte de sperme. » (Coran 80. 17-18). Le sperme ou semence est considéré comme l'élément fécondant par excellence et le seul qui remplisse cette fonction, à travers les spermatozoïdes, à l'inverse des partisans de la double semence, qui étaient convaincus de l’existence d’une semence mâle et d’une semence femelle ! La version coranique est rappelée plus de dix fois dans le Coran et aucun doute n'est permis quant à son acceptation. Le rôle du sperme n'est plus, comme l'explique Charles Bonnet, « d'animer le coeur de l'embryon, jusque-là trop faible pour battre, afin de surmonter par son impulsion la résistance des liquides extérieurs. », mais bien de féconder l’ovule.
Le Coran précise qu'une petite quantité de semence peut posséder le pouvoir fécondant. Selon Maurice Bucaille le terme « nutfat » utilisé par le Coran, sert à indiquer une très petite quantité de liquide spermatique. Ce qui est conforme à la réalité, puisqu’une émission peut contenir plusieurs centaines de millions de spermatozoïdes. Mais l'excès de production n'est pas nécessaire pour obtenir la fécondation. De même que l’insuffisance empêche son déroulement. Chemin faisant, et hormis celui qui fécondera l’ovule, tous les spermatozoïdes vont mourir. Les chercheurs ont constaté qu'une petite quantité de sperme à forte concentration (100 millions d'unités par millilitre), possède un pouvoir fécondant beaucoup plus élevé qu'une plus grande quantité à faible concentration. Au-dessous d'un seuil estimé à 60 millions d'unités par millilitre, l'homme devient infécond. Néanmoins, dans la fécondation par insémination artificielle, une faible quantité, peut avoir l’effet escompté. Cette notion est en conformité avec les données coraniques qui attestent qu'une petite quantité possède déjà un pouvoir fécondant.
Pour le Coran, le sperme n'est pas seulement un liquide blanchâtre et mystérieux qui intriguait les milieux scientifiques et que Descartes décrit comme une sorte de levain, à partir duquel se constituait le corps du fœtus par fermentation. Au contraire, c’est un liquide complexe formé d'un mélange de différents éléments. Le Coran précise :« Nous avons formé l'homme à partir d'une goutte de sperme constituée de mélanges de différents éléments. » (Coran.76. 2) L'analyse du sperme fait justement apparaître qu'il s'agit d'un liquide résultant du mélange du produit des testicules avec les sécrétions de la vésicule séminale, de la prostate et des glandes de Coowper. Il est constitué de 82 pour cent d'eau et renferme des spermatozoïdes, des matières albuminoïdes, de la lécithine, des sels minéraux, des phosphates, des sulfates, des carbonates et des chlorures. La concordance entre la description coranique et l'analyse scientifique du 20ème siècle est à mettre une fois de plus à l'actif du Livre Sacré.
Le sperme est surtout composé d'eau, et ceci en conformité encore avec les données coraniques : « A partir de l'eau, Nous (Dieu) avons tiré toute forme de vie. » (Coran. 21. 31). En effet, privés du précieux liquide, les spermatozoïdes ne tarderont pas à mourir. Le Coran ne prend pas à son compte les fantaisies des savants grecs, ni celles des biologistes européens jusqu'au 19ème siècle, car le liquide spermatique n'est que le support du spermatozoïde, auquel il assure le terrain nourricier qui le maintient en vie. Le Coran fait la différence entre l'élément fécondant et son milieu. « Dieu a tiré la descendance de l'homme de la quintessence d'un vil liquide. » (Coran. 32.18). La quintessence, c'est ce qu'il y de plus pur dans une substance. Dans ce cas, il est clair que ce terme vise le spermatozoïde, car tout le reste ne constitue que son environnement.
Le temps n’est pas loin où des spécialistes comme Blainville, Burdach et Von Baer, affirmaient en plein 19ème siècle, que les spermatozoïdes n'étaient que les parasites de la semence ! Ou encore celui de Spallanzani qui soutenait que le pouvoir fécondant était produit par le liquide spermatique et non par les spermatozoïdes ! Ou bien, sans être exhaustif, celui de Swammerdam qui pensait que la fécondation était due à une sorte d'exhalaison de la vapeur séminale, et la version de Haller qui estimait que la puissance d'animer le germe résidait dans la partie odorante du sperme! Pourquoi le Coran n’est-il jamais tombé dans des pièges aussi sournois, auxquels adhéraient tous les spécialistes sans exception ?
La dernière citation du Coran fait référence à un « vil liquide » duquel est tirée la descendance de l'homme. Le mot utilisé est « mahiyn » ; Les commentateurs pensent que ce qualificatif est attribué du fait que la semence est émise par le même organe qui évacue l'urine. Mais c'est aussi le symbole de l'origine humaine que l'orgueil semble vouloir escamoter. Le Coran ne s'arrête pas au problème de la conception. Le développement embryonnaire est décrit avec précision durant les différentes phases de son évolution. Le problème de la nidation et de la formation de l'embryon sera examiné plus loin. Nombre d’éléments contenus dans le Livre Sacré n'ont pu être découverts par les savants que treize siècles plus tard. C'est là, une preuve évidente de l'origine divine des Révélations, car là où tous les savants du monde ne surent entrevoir la réalité, le Prophète Mohammed ne pouvait s'imposer par ses seules connaissances.