B) Le culte de la croix, des images et des statues
B) Le culte de la croix, des images et des statues
Le culte de la croix date du quatrième siècle quand l’empereur Constantin a prétendu avoir vu dans un rêve une croix dans le ciel et sur laquelle il était gravé : « Tu vaincras !» Son armée ayant comme emblème la croix, triompha de son ennemi Macantius. C’est alors que sa mère Hélène se mit à chercher la véritable croix et a soutenu l’avoir trouvée. A partir de cet instant, la croix et toutes ses pareilles furent honorées, ils justifièrent cette attitude car, disaient-ils, la croix était la planche de leur salut. L’Eglise chrétienne, sauf les Protestants, exaltait la croix et le croyant qui rejetait cette conviction était considéré comme impie. Pour ces raisons, des croix en or, en métal et en bois furent façonnées et les Chrétiens se prosternent devant elles.
Au cours de leur prière du Samedi, après le Vendredi de la souffrance, ils chantonnent la modulation : « Aux noms de la sainte Trinité, de la croix, de notre Seigneur l’Oint Jésus, de Marie éternellement vierge et bénie, de tous les saints. Que toute la création porte en elle les louanges, l’honorabilité, les remerciements et la gloire envers eux, à tout jamais. Que tous nos péchés soient définitivement pardonnés.» Dans son livre {Découverte des faussetés dans l’adoration des images et des statues} Kranlîs Fânedik rapporte une autre prière dite toujours le Samedi et au cours de laquelle ils disent : « Salut à toi ô croix qui est notre espoir unique, ajoute aux hommes pieux une faveur et procure aux fauteurs l’absolution de leurs péchés.» Il ajoute : « Cependant les prêtres romains accomplissent cette prière dans la langue latine morte, les ouailles la marmonnent sans rien comprendre.» Il conclut : « Le tiers des Chrétiens de notre siècle adore des statues.» Durant le même période, Hélène la mère de l’empereur a apporté à la capitale de l’empire les cadavres du prophète Daniel et un peu plus tard ceux de Luc, d’André, de Timothée, ils furent d’abord l’objet d’une curiosité religieuse. Du temps d’Arcadius, la dépouille de Samuel connut un sort identique, la même opération se déroula avec Isaïe sous le règne de Théodose, ensuite les corps inertes de Marie de Magdala et de Lazare furent exhumés, enfin on trouva les sandales du Christ et le manteau d’Elie. Cet ensemble de morts et ces reliques furent introduits à l’intérieur des églises. Les gens accouraient vers eux et les imploraient afin de leur procurer la guérison et les bénédictions. Certaines sépultures furent spécialisées pour certains fléaux, celle de saint Eutménius était visitée par les hommes, pour cause d’impuissance sexuelle pendant que les femmes peuplaient le tombeau de sainte Mazounyah. L’empire fut envahi par une série de légendes, de fausses prophéties et de bien autres événements bizarres qui paraissent dans un milieu pareil.
Lors du concile de Constantinople en 754, des représentants des deux Eglises occidentale et orientale se réunirent et entamèrent des pourparlers pendant six (6) mois. Dans leur conclusion figurait, au premier point, la condamnation du culte des images et des statues. Cette vénération, contraire au Christianisme, signifiait à leurs yeux un retour au polythéisme. Le second concile de Nicée, en 787, fut tenu sur l’ordre de l’impératrice Irénée. Trois cent cinquante (350) évêques votèrent à l’unanimité l’obligation de réintroduire dans les églises tout ce qui a été enlevé. Les deux papes Grégoire II[1] et Grégoire III[2] se tenaient de sévir contre ceux qui n’obéiront pas au dernier concile. Le concile de Constantinople réuni, en 842 confirma la décision papale. Ainsi les passions manipulèrent les conciles dans cette question : le premier exige la dite décision et l’autre l’interdit. Comment peut-on croire alors à l’infaillibilité des conciliaires orientés et inspirés par l’Esprit Saint? On a dit que les premiers Chrétiens niaient toutes ces pratiques païennes. L’évêque de Chypre, Ivânius, traversant une région de la Palestine, y a vu un tissu sur lequel figurait une image du Christ, il la déchira et déclara : « Ceci est un tort pour le peuple chrétien.[3]» Le maître Michel, dans son livre {Réponses des évangélistes à propos des futilités des traditionalistes} cite ses difficultés à décrire ces images païennes. Il déclare : « Peut-être que Dieu n’a pas donné à certains saints les images qui les représentent. Saint Christophe est reproduit par un corps humain et une tête de chien, ils lui réservent des prières particulières, brûlent de l’encens à sa proximité et le supplient d’intercéder en leurs faveurs. Est-il convenable que les Chrétiens croient que les cerveaux des chiens sont dotés de la Raison et de la Sainteté? Où est donc l’infaillibilité de leur Eglise face à ces puérilités? Le même maître nous rappelle qu’ils ont sculpté des statues et dessiné des images du Père, du fils et du Saint Esprit et ils les ont adorés.
Le savantissime Rahmatoullah El-Hindî les blâme et s’interroge : « Pourquoi Les Chrétiens n’adorent-ils pas les ânes puisque Jésus est entré, triomphalement, à Jérusalem, monté sur un âne. Le bois, à cause de la crucifixion, n’est pas plus apte à être adoré que l’âne, le premier est un objet inanimé alors que le second est un animal. De la même manière, si Judas l’Iscariote, l’un des douze apôtres de Jésus, n’avait pas trahi son seigneur, ce dernier ne serait pas mort sur la Croix et lui-même n’aurait pas perçu la récompense. Le traître est plein de l’Esprit Saint avant sa trahison et le futur crucifié lui ressemble sur le plan de l’humanité. Pour quelle raison Judas est-il d’abord béni et ensuite maudit? Si quelqu’un rétorque que le sang de Jésus a coulé sur la Croix, il lui sera répliqué pourquoi alors les épines qui couronnaient sa tête ne sont-elles pas adorées?[4]»
Le paganisme du Christianisme et son associationnisme dans ses dogmes et ses conceptions ne se limitent pas à l’adoration de Jésus et de l’Esprit Saint, mais ils lui additionnèrent d’autres formes de polythéismes. Les livres Saints menacent d’un châtiment sévère ceux qui les pratiquent et l’Eglise, dans ses décisions, n’accorde aucune importance à ces ultimatums. Il est dit dans la Torah : Tu ne te feras pas d’idole ni rien qui ait la forme de ce qui se trouve au ciel là-haut, sur terre ici-bas ou dans les eaux sous la terre. (L’Exode 20/4). Il est enregistré dans le même livre sacré du Judaïsme cette malédiction qui frappera les sculpteurs des statues : Les lévites d’une voix puissante, feront cette proclamation à tous les hommes d’Israël : « Maudit l’homme qui fabriquera une idole ou statue – abomination pour le Seigneur, œuvre de mains d’artisan - et l’installera en cachette ! » Et tout le peuple répondra et dira : « Amen !» (Le Deutéronome 27-14/15)
---------------------
[1]) Il a été pape de 715 à 731. (N.T)
[2]) Il fut élu pape de 731 à 741. (N.T)
[3]) Voir :
a) Jésus – qu’il soit – entre les réalités et les illusions de Md Wasfî – 122/125.
b) Le Christianisme sans le Christ de Kâmil Sa‘fâne – 94/100.
[4]) La manifestation de la vérité - de Rahmatoullah El-Hindî- Tome : 3 – Pages 844/846.