C) Les groupes chrétiens monothéistes après le bouleversement de la réforme religieuse
C) Les groupes chrétiens monothéistes après le bouleversement de la réforme religieuse :
Durant de très longs siècles qui se succédèrent sous l’autorité de l’Eglise, le mouvement monothéiste quoique persécuté par l’Inquisition et par la puissance ecclésiastique persista. Mais lorsque cette force faiblit et que la croyance en la Trinité flancha, les monothéistes reprirent du poil de la bête. Luther a dit : « La Trinité est une expression qui manque de force, on ne la trouve dans aucun des livres de la Bible.» Dans son livre }L’histoire des monothéistes{Falberta mentionné : « Calvin a assuré que la loi de la foi décidée lors du concile de Nicée lui convient comme une chanson et non pas comme un manifeste de la croyance.» Le même Calvin, (1509 à 1564), dans son œuvre }Institution de la religion chrétienne{a rarement cité la Trinité. Progressivement, la courant des monothéistes commença à s’épanouir en Europe puisque le roi de Hongrie Hugenot Sigismond, mort en 1571 fit partie de cette église. En Transylvanie, le monothéisme se développa comme le cite l’encyclopédie américaine. L’un des plus célèbres tenants du culte du Dieu Unique, Francis David, emprisonné après la mort du roi John et l’intronisation de Stéphane Bathory, s’éteignit en 1579. Le nouveau roi défendit aux monothéistes de ne vendre leurs livres qu’après avoir obtenu son autorisation[1].
En Pologne apparut un prédicateur, il s’appelait Sounissius et ses adeptes étaient nommés les Sounissiuéens. Ils nièrent la Trinité et invitaient les gens au monothéisme. Certains d’entre eux, après la mort de leur chef en 1604 s’enfuirent en Suisse. En Espagne Servitus exhortait les gens au monothéisme et pour cette raison, il fut brûlait vivant. Dans son livre }Les erreurs de la Trinité{, il a écrit : « Des idées comme la Trinité, l’essence et autres ne sont que des chimères philosophiques, les livres de la Bible n’en connaissent rien[2].» En Allemagne, apparut la secte monothéiste des El-Anâbâstes que l’Eglise est arrivée à faire taire. Puis des chapelles qui luttèrent contre l’idée de la Trinité, virent le jour. Citons–en <le courant contraire à la Trinité>. Il fut suivi au milieu du seizième siècle, au nord de l’Italie par <le mouvement hostile à la Trinité>. Son président fut le légendaire médecin Géorgio Bendarathâ qui regagna l’autre monde en 1558. Le concile de Pise fut réuni en 1562, le gros des évêques s’entretenait de la Trinité alors que l’ensemble des assistants ne partageait pas leurs convictions[3].
Au cours du XVII°, certaines églises monothéistes, en dépit du nombre peu élevé de leurs fidèles, publièrent un fascicule important, en 1605. Elles inscrivirent en lettres d’or : « Dieu est Un dans Son Etre et Jésus n’est qu’un véritable homme, mais pas n’importe quel homme. L’Esprit Saint n’est pas une hypostase, il est la Puissance de Dieu.» Un décret diffusé en 1658, autorisait la chasse hors d’Italie de groupe de monothéistes. L’une des grandes personnalités qui doutèrent de la Trinité, alors fut John Beydel, mort en 1662. Il fut connu pour cette cause le père du monothéisme anglais. Ses études l’ont conduit à douter de la trinité. Il proclama ce doute à haute voix ce qui lui valut d’être emprisonné deux fois. A la fin de sa vie, il fut exilé en Sicile. Enfin un arrêté royal, en 1689 éjecta les monothéistes de la loi de la tolérance ce qui prouve certainement qu’ils étaient nombreux et que leur influence dans leurs milieux était considérables. C’est, en tous les cas, l’affirmation avancée par Brodonovski dans son oeuvre {L’ascendance de l’homme}, il avait noté : « Les savants au XVII° siècle adressèrent beaucoup de critiques à l’encontre de la Trinité.[4]».
Ces monothéistes furent alors appelés ariens. Citons parmi eux Charles Chawansî, pasteur de l’église de Boston, et qui, avant sa mort en 1787, correspondait avec les partisans d’Arius, installés en Angleterre. Le Dr Younathan Mîhayou batailla contre la Trinité avec courage et fermeté et à la même époque le Dr Samuel édita son livre {La conviction de la Trinité à partir des livres de la Bible}. Ce dernier arriva à cette conclusion « Le Père Seul est le Dieu Transcendant et le Christ Lui est inférieur.» Le Dr Samuel niait son appartenance à l’arianisme et il est difficile de distinguer la différence entre ses pensées et les grands principes de cette tendance. De la même façon, le savant naturaliste, John Beberstley, décédé en 1768, a publié sa thèse {La supplique aux maîtres du Christianisme sincères et respectables}, il en a distribué trente mille (30.000) exemplaires, mais il fut obligé de quitter son pays et émigra en Transylvanie. Théophile Lindsây, mort en 1818, s’arrêta de servir l’Eglise mais il ne tarda pas à rejoindre les monothéistes. Ensuite, il désigna son collègue, Thomas Belchem, sur un poste de haute responsabilité, dans la faculté de théologie de Hakney et ensemble, ils créèrent <L’association monothéiste pour le développement de la connaissance chrétienne et la pratique de la vertu par le biais de distribution de livres.> Puis après la l’approbation du droit civil, les monothéistes fondèrent une union qu’ils appelèrent <L’union de la Grande Bretagne et autres étrangers pour le monothéisme[5]> Lors du XIX° siècle, plusieurs églises furent créées dans diverse régions du pays, elles attirèrent des personnalités importantes telles le pasteur William Tchange, mort en 1842. Celui-ci affirmait que les trois hypostases réclament trois natures et par conséquent trois Dieux. Il disait aussi : « L’Ordre de l’univers, pour l’expliquer et le commenter, exige une seule cause et non trois. Aussi la conviction en la Trinité ne possède aucune valeur religieuse ou scientifique.» L’église des monothéistes dans la ville de Laïtimoor, dirigée par le pasteur Gerd Sibarsk a repris à peu près la même position. Il fut ensuite directeur de l’université de Harvard. En 1825, l’association des monothéistes américaine vit le jour et vers le milieu de ce siècle, la ville Leyde et son université, en Hollande, devinrent un centre important du monothéisme. Le nombre de ses pratiquants augmenta, ils sont appelés les Luthériens ou les Réformés. Au début du vingtième siècle, ils ne cessèrent de croître et leurs activités s’amplifièrent. Il en résulta la construction de quatre cent (400) temples en Grande-Bretagne et dans ses colonies. Un nombre analogue de ces édifices fut élevé aux Etats-Unis d’Amérique. En outre, quatre facultés pour l’enseignement de la théologie furent bâties, deux à Manchester et Oxford en Grande-Bretagne et les deux autres aux Etats-Unis d’Amérique, l’une à Chicago et l’autre à Berkeleyen Californie. Sur le sol de la Hongrie cent soixante temples environ furent élevés, il en fut de même dans les autres Etats de la Chrétienté[6].
En 1921, un congrès fut réuni à Oxford, plusieurs autorités ecclésiastiques étaient présentes. Il était présidait par l’évêque de Carlyle et Dr Rashdyl qui, au cours de son discours inaugural, a avoué que sa lecture de la Bible ne lui inspire pas que Jésus est un Dieu. Quant à ce qu’a rapporté Jean dans son évangile et qui n’a pas été cité dans les trois autres évangiles, il ne faut le considérer que comme un regard sur l’histoire. Il pense que ce qu’il a été relaté à propos de la naissance de Jésus par une Vierge, de sa guérison des malades, que son âme a devancé les corps, tout cela ne peut faire de lui un Dieu. De nombreux congressistes partagèrent ses convictions. Emile Lord Feej confirma ces dires : « Jésus ne pensait pas qu’il était supérieur à un prophète, il lui arrivait parfois de se considérer moins qu’un prophète. Le fils de Marie n’a jamais effectué des actes qui puissent laisser croire à l’auditeur qu’il avait des pensées et des espérances au-dessus de celles des hommes…Jésus a trouvé un terme nouveau et valable pour exprimer sa modestie quand il se disait fils de l’homme. Auparavant, tous les prophètes ont voulu attirer le regard de leurs contemporains sur le vaste fossé qui les sépare de Dieu. Ils se réclamaient les enfants de l’homme.»
En 1977, sept savants en théologie ont participé, en commun, à la rédaction d’un livre qu’ils ont libellé {La légende du Dieu au corps humain}. Cet ensemble d’auteurs ont écrit : « Il est admis que les livres de la Bible ont été rédigés par un groupe d’écrivains lors de périodes différentes ; il n’est donc pas possible d’obtenir le consentement de tous, que les mots de ces livres font partie de la révélation divine.» Les collaborateurs à ce livre sont persuadés « qu’une autre doctrine théologique est en train de poindre vers la fin du vingtième siècle.» Huit autres théologiens britanniques ont publié une œuvre à laquelle ils donnèrent le titre {Le Christ n’est pas le fils de Dieu}, ils certifièrent ce qu’il a été dit dans le livre précédent. Ils y ont inscrit : « La possibilité à l’homme de se transformer en Dieu n’est plus logique et incroyable ces temps-ci.[7]» Lors d’un débat télévisé qui s’est déroulé en Avril 1984, en fin de semaine, dans la station de Londres, l’évêque David Jhonkiz – classé quatrième (4°) sur trente neuf (39) évêques qui constituent la hiérarchie de l’église anglicane – a déclaré que la déité de Jésus n’est pas une réalité acceptée par tous. Il a affirmé qu’il ne croyait pas à l’accouchement virginal et la résurrection de Jésus d’entre les morts. Ses paroles ont provoqué un grand remous dans les milieux protestants. Aussitôt, le journal ‘Daïly New’s’ a effectué un sondage auprès des trente et un (31) évêques – parmi les trente neuf qui avaient assisté au congrès – au sujet de la déclaration de l’évêque David puis elle en publia les résultats dans son numéro du 25/06/184. Onze (11) évêques seulement ont recommandé aux Chrétiens de considérer que Jésus comme Dieu et homme, en même temps. Dix neuf (19) parmi eux ont attesté qu’il suffisait de voir en Jésus le plus grand délégué divin. Neuf (9) d’entre eux ont douté de sa résurrection parmi les morts, ils ont ajouté que c’est une série d’impressions qui ont convaincu ses apôtres qu’il était vivant au milieu d’eux. Enfin, quinze (15) évêques ont assuré que : « Les prodiges cités dans le Nouveau Testament furent attribués à Jésus tardivement», en plus clair, ces dits prodiges ne peuvent servir à prouver sa déité[8].
Ainsi, l’Eglise représentée par ses propres évêques, doute de la déité du Christ et la refuse. Elle reconnaît que c’est une croyance étrangère au Christianisme et qui y a été introduite par la suite. Ni le Messie ni ses élèves ne l’ont connue. Elle est l’une des hérésies de Paul qui a fasciné les auteurs des évangiles et ceux des diverses épîtres. La grande partie des conciles qui se sont tenus fut ensorcelée par ses idées. A partir de ce que nous venons d’expliquer, il ressort que le monothéisme est une croyance réelle dans la société chrétienne. Il se renouvelle chaque fois que les Chrétiens honnêtes lisent avec application leur Livre Sacré. La nature se débarrasse de ce qui l’a dissimulé et la vérité scintille et proclame qu’il n’y a qu’un Seul Dieu
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[1]) Un groupe de monothéistes de Chrétiens à travers les siècles de Ahmed Abdelwahâb- Pages : 34/36 et 42/45.
[2]) Voir :
a) Les croyances païennes dans le Christianisme de Md Tâhar Et-Tanîr – Page : 171.
b) Un groupe de monothéistes de Chrétiens à travers les siècles de Ahmed Abdelwahâb- Pages : 34/36.
[3]) Un groupe de monothéistes de Chrétiens à travers les siècles de Ahmed Abdelwahâb- Pages : 48/50.
[4]) Voir :
Un groupe de monothéistes de Chrétiens à travers les sièclesde Ahmed Abdelwahâb- Pages : 47/51.
Etudes sur la Torah et l’Evangilede Kâmil Sam‘âne – Page : 234.
[5]) Un groupe de monothéistes de Chrétiens à travers les siècles de Ahmed Abdelwahâb- Pages : 51/52.
[6])Voir Ouvrage précédent – Page : 45/53.
[7]) Différences dans les traductions de la Bible de Ahmed Abdelwahâb – Page : 113.
[8]) Voir :
a) L’Eglise anglicane et la déification de Jésus de Ahmed Dîdât – 29/31.
b) Différences dans les traductions de la Bible de Ahmed Abdelwahâb – Pages : 114/115