LA DETERMINATION DU SEXE
LA DETERMINATION DUSEXE
Hippocrate pensait que dans chaque sexe, il existait deux liqueurs séminales. L'une plus forte et plus active, l'autre plus faible et moins active. La plus forte liqueur séminale du mâle, mêlée avec la plus forte liqueur séminale de la femelle, produisait un enfant mâle. La plus faible liqueur séminale du mâle, mêlée avec la plus faible liqueur séminale de la femme produisait une femelle. De sorte que le mâle et la femelle contiennent chacun, une semence mâle et une semence femelle. Mais, Hippocrate ne précise pas quel aurait été le sexe résultant de la plus forte liqueur séminale du mâle avec la plus faible liqueur séminale de la femelle, ni celui de la plus faible liqueur séminale du mâle avec la plus forte liqueur séminale de la femelle. En esquivant ces éventualités, il se dispense d'inventer un troisième et un quatrième sexe, qui découlent pourtant de sa propre logique.
Après la période du Moyen Age en Europe, les préformationnistes étaient convaincus que le sexe était créé à l'intérieur des germes disséminés dans la nature et qu’ils se logeaient d’eux-mêmes dans les parties fécondées des êtres humains. Chez l'homme, pour les animalculistes, chez la femme pour les ovistes. Ainsi la détermination du sexe était soumise aux bons soins du hasard qui se chargeait de les répartir selon les vicissitudes du temps et des occasions. Pour les disciples de l'emboîtement respectif, les germes déjà formés et sexués, étaient logés à l'intérieur du premier homme pour les animalculistes et de la première femme pour les ovistes. Adam et Eve auraient été ainsi des sortes de silos à germes, destinés à féconder l’ensemble de l’humanité jusqu’à son extinction.
La majorité des savants pensait d'ailleurs qu'il était inconcevable qu'un être humain, fut-ce un bébé, ni même un animal, pouvait surgir en si peu de temps, à partir de la rencontre des sexes masculin et féminin. Selon Malebranche, « ll n'est pas possible que l'union des deux sexes forme un ouvrage aussi admirable qu'est le corps d'un animal. » Et, jusqu'à une date assez récente, la croyance populaire imaginait que le sexe était déterminé par des facteurs tout à fait exogènes, comme la qualité de l'alimentation, la corpulence du père, etc. Les gens pouvaient agir sur le choix du sexe en faisant consommer une nourriture « virile » à la femme enceinte afin d'enfanter des garçons, et des « douceurs » pour donner naissance à des filles.
En réalité, nul ne savait pas par quels phénomènes s'opérait la différenciation sexuelle, ni quels étaient les organes qui participaient à cette action et encore moins les éventuels agents qui influaient sur son développement. C'est seulement à partir du 20ème siècle que les divers mécanismes qui règlent la détermination du sexe furent connus. Avant de parler de ces découvertes, il convient d'établir d'abord le portrait chromosomique de l'être humain. Les cellules contiennent au sein de leur noyau 46 chromosomes constitués par des gènes.
Les chromosomes sont alignés par paires, au nombre de 23 pour l'être humain. Les 22 premières paires, sont appelées somatiques et ne sont pas reproductrices, elles déterminent les caractères héréditaires, tandis que la 23ème paire est dite sexuelle. Chez la femme, les chromosomes sexuées sont identiques et portent toujours le signe XX. Lors de la méiose ou division cellulaire, l’ovule hérite d'un seul chromosome, qui est dans tous les cas de signe X. Chez l'homme par contre, la méiose conduit à la formation de deux types de spermatozoïdes, les uns porteurs du X et d’autres du signe Y.
Cette caractéristique sera exploitée par tous les chercheurs, pour tenter de comprendre les mécanismes qui régissent ce fonctionnement. En 1901, Mc Lung, puis entre 1905 et 1908, E.B. Wilson, ont démontré le rôle des chromosomes dans la détermination du sexe. En 1910, l'Américain Morgan, découvrit chez la drosophile (ou mouche du vinaigre), que la femelle est porteuse d’une paire de chromosomes identiques XX, alors que le mâle possède un chromosome X et un autre Y. En 1912, les travaux de Winiwarter, complétés par ceux de T. Painter, en 1923, permirent d’observer le même phénomène chez l’être humain.
En 1956, l'inventaire des chromosomes humains est définitivement établi et en 1959, grâce à l'étude des malades porteurs d'un nombre anormal de chromosomes, l'importance du chromosome Y est mise en évidence. Enfin, en Décembre 1987, le docteur David C. Paine de l'Institut de Recherche Biomédicale de Cambridge, dans le Massachussetts, réussit à isoler le gène responsable de la différenciation testiculaire (ou TDF pour Testis Determining Factor). Il ne représente que 0,2 pour cent du chromosome Y !
Ce petit crochet historique a pour but de montrer que toutes les découvertes liées à la détermination du sexe, on été réalisées au 20ème siècle et que ce sujet était inconnu auparavant. Comment s’effectue la différenciation sexuelle et quels sont les organes qui interviennent dans le déroulement des opérations ? Comme l'ovule de la femme renferme toujours une paire de chromosomes X, alors que chez l'homme, les spermatozoïdes, qui sont des cellules sexuelles tout comme l’ovule abritent, soit un chromosome X, soit un chromosome Y, deux possibilités peuvent se présenter lors de la fécondation :
1 - L'ovule porteur d'un chromosome X est fécondé par un spermatozoïde de même signe X, et la combinaison XX donnera naissance à une fille.
2 - L’ovule porteur du chromosome X est fécondé par un spermatozoïde de signe Y. Dans ce cas, la combinaison XY donnera naissance à un garçon.
La distinction sexuelle ne s'opère pas immédiatement, car à ce stade, les cellules ne sont pas différenciées. Ce n’est qu’entre la sixième et la septième semaine du développement de l'embryon, que le gène TDF va s'exprimer pour faire évoluer la gonade en testicule. En son absence, elle se transformera en ovaire. Le point fondamental qu'il faut mettre en exergue est que le sexe de l'enfant intervient au moment même de la fécondation. A l'instant précis où le spermatozoïde pénètre dans l'ovule et fusionne, non seulement le choix du sexe est arrêté, mais également toutes les caractéristiques futures de la personne sont définies. La nature du sexe dépend uniquement du père, car il est le seul à posséder le chromosome Y qui aboutit à la formation des enfants du sexe mâle. La mère ne joue aucun rôle actif dans le déroulement de cette opération.
Une réalité qui a été découverte tout au long au vingtième siècle, et qui est aussi résumée dans le Coran. Le Livre Sacré admet explicitement que les sexes mâle et femelle dérivent de la semence paternelle, ainsi qu’il est écrit dans le Coran : « C'est Lui (Dieu) qui a créé le couple, le mâle et la femelle, à partir d'une goutte de sperme lorsqu'elle est émise. ». (Coran 53. 45-46). La semence contient donc les éléments qui déterminent effectivement si le nouveau-né, doit être un garçon ou une fille. Tenant compte que le sperme n'est que le terrain nourricier du spermatozoïde, lequel est l'agent fécondant, comme cela est admis par le Coran, la signification du verset devient très claire. Le spermatozoïde se voit reconnaître la faculté d'engendrer le sexe male ou le sexe femelle, selon le message dont il est porteur, et ce, au moment de la conception (à partir d'une goutte de sperme lorsqu'elle est émise). Un attribut qui relève uniquement du père.
Les scientifiques ont fini par admettre cette réalité, au cours du vingtième siècle, après avoir exploré longtemps les secrets les plus profonds des gènes et des chromosomes. Une fois de plus, les révélations coraniques se trouvent confirmées par la science. Les croyances populaires qui attribuaient aux forces occultes le soin de procéder au sexe de l'enfant ont été sérieusement remises en cause par le Texte Sacré. En l'état actuel des connaissances, les savants ne sont pas arrivés à décrypter l'ensemble des facteurs qui influent sur la différenciation du sexe. Cependant, quand l'énigme sera résolue, ce sera encore et comme toujours, pour abonder dans le sens du Coran, car il ne saurait en être autrement, pour un Livre Sacré, qui émane du Créateur et du Seigneur de l’univers.