LA SEXUALITE DANS LE REGNE VEGETAL
LA SEXUALITE DANSLE REGNE VEGETAL
Plusieurs versets du Coran évoquent la reproduction sexuée dans le règne végétal, telle qu'elle est reconnue aujourd'hui par les botanistes et les biologistes. La différenciation suppose le recours à la fécondation, qui désigne l'acte par lequel deux cellules de sexe opposé (gamètes), unissent leur protoplasme et leur noyau en une fusion intime, d'où dérive l'œuf. Mais le problème de la sexualité chez les plantes est différent du règne animal. Voici ce qu’en dit le Livre Sacré à ce sujet :
1. – « C'est Lui (Dieu) qui étendit la terre. Il y implanta les montagnes, fit couler les cours d'eau, et de tous les arbres (fruitiers) ll conçut les deux éléments du couple (mâle et femelle). Il recouvre le jour de la nuit. Il y a là des signes pour un peuple qui croit. » (Coran 13.3)
2. – « C'est Lui (Dieu) qui fit pour vous de la terre un berceau. Il y a tracé des chemins. Il a fait descendre du ciel, l'eau avec laquelle Nous faisons sortir des couples (sexués) de plantes variées.» (Coran 20.53)
3. – « …Ne vois-tu pas aussi la terre éprouvée par la sécheresse ? Dès que Nous y faisons descendre l'eau, elle palpite, se gonfle et fait germer toutes sortes de végétaux en couples (sexués). » (Coran 22.5)
4. – « ...Et Nous faisons descendre du ciel l'eau avec laquelle Nous faisons croître toutes sortes de couples de végétaux (sexués) luxuriants. » (Coran 13.10).
Le nombre de citations est éloquent et démontre clairement que la sexualité dans le règne végétal est reconnue par le Coran, sans l'ombre d'un doute. Le mot « zaoudjin" » décrit le couple formé par le mâle et la femelle, qui ont recours à la reproduction sexuée pour se multiplier. Une telle conception dans le domaine des plantes était tout à fait nouvelle. Car seules les formes asexuées de reproduction comme le bouturage, le greffage ou le marcottage étaient connues. Quant à la germination des graines, aucun caractère sexuel ne lui était attribué. Il est vrai que la pollinisation était déjà pratiquée manuellement, mais l'usage était réservé au seul palmier-dattier, et plus tard au vanillier, à l'exception des autres espèces. La pollinisation du palmier était d'ailleurs répandue bien avant l'avènement de l'Islam. Les traces de sa pratique remontent au temps du roi d'Assyrie, Assunazirpal, neuf siècles avant l'ère chrétienne. Hérodote avait confirmé cette coutume des Assyriens, quatre siècles plus tard. Les paysans assyriens fécondaient artificiellement les palmiers en agitant des inflorescences mâles, au-dessus des fleurs femelles, exactement comme le font les agriculteurs des pays producteurs de dattes.
La pollinisation du palmier-dattier était pratiquée aussi du temps du Prophète Mohammed. Dans son livre intitulé « Le Prophète de l'islam », Muhammad Hamidullah raconte comment à son arrivée à Médine, après l'Hégire, le Prophète, vit les habitants pratiquer la pollinisation. Cela le blessa dans ses sentiments de pudeur et de moralité publique, et il suggéra de ne pas le faire. La fécondité fut très réduite et les cultivateurs vinrent s'en plaindre. Le Prophète répondit, selon le traditionnaire Muslim : « Faites comme vous avez l’habitude de taire, vous connaissez mieux que moi les affaires de votre monde d'ici-bas. »
En dépit de son immense savoir, Aristote soutenait fermement que la sexualité végétale n'était qu'un mythe. Mais, il ne faisait qu'abonder dans le sens de la croyance populaire. Pline l'Ancien, pensait au contraire que tous les arbres et toutes les plantes avaient deux sexes et que la poussière pollinique était le matériel de la fertilisation. C'était prêcher dans le désert, car pour les savants occidentaux, la sexualité végétale était un produit de l'imagination.
Il fallut attendre le 16ème siècle, pour voir les botanistes Lecluse et Von Gessneï, accepter l'idée de l'existence de sexes différenciés chez les plantes. A la fin du 17ème siècle, le naturaliste allemand, Camerarius réussit à démontrer en quelques expériences, qu'un ovule de plante ne peut se développer en graine que s'il est préparé par l'action du pollen, lequel est sécrété et collecté par les étamines, que sont les organes sexuels mâles. Au 18ème siècle, le botaniste allemand Kolreuter avait observé le rôle des insectes dans le transport du pollen et produit des hybrides artificiels. En 1812, Spengel mettait en lumière le caractère général de la fécondation croisée, puis en 1822, Amici découvrait la germination du pollen sur le stigmate et à partir de 1830, à la suite des travaux de Brongniart, une chaîne ininterrompue de découvertes, allait mettre en évidence la nature fondamentale de l'action des spores et du pollen. (« Le Pollen », par Armand Pons)
Pourtant dès 1682, Grew, qui avait observé au microscope des grains de pollen ne put reconnaître leur rôle, de même que Malpighi, auteur de plusieurs découvertes importantes, mais aussi le fondateur de l'anatomie microscopique. L'existence d'une sexualité végétale a été démontrée par Hedwing en 1782 chez les mousses, par Naegeli en 1844 chez les fougères, par Tulasne en 1851 chez les champignons, etc. Toutes les recherches des scientifiques sont venues confirmer le contenu des Révélations coraniques, avec plus d'un millénaire de retard. Il faut relever que, malgré les preuves en faveur d'une sexualité dans le règne végétal, quelques botaniques notoires refusaient encore en 1850 de croire à son existence. (« Encyclopédie Larousse »)
Aujourd'hui, le mystère a été en partie élucidé. Globalement, les végétaux supérieurs sont répartis en deux catégories. La première comprend les végétaux dits monoïques, dont les fleurs de sexes différents sont portées par la même plante ; les fleurs sont unisexuées, mais l'individu est hermaphrodite. Cette catégorie est largement représentée dans la nature, par les arbres feuillus ou résineux comme le pin, le chêne, le hêtre, etc. ; les arbustes, comme le buis, le noisetier ; les arbres fruitiers, comme le figuier, le noyer, plusieurs espèces de palmiers ; des espèces ligneuses comme le mûrier et le platane ; des plantes herbacées comme le melon, la citrouille, le concombre, le ricin, et autres. Il existe aussi naturellement des plantes dont les fleurs réunissent simultanément des ovules et des étamines.
La deuxième catégorie renfermant les végétaux dits dioïques, comprend les plantes dont les individus de sexe mâle et femelle sont différents et produisent des fleurs unisexuées. Ces végétaux sont représentés par les arbres fruitiers comme le palmier-dattier et le pistachier ; les arbres forestiers comme le peuplier et le saule ; les espèces ligneuses comme l'araucaria et le ginkgo ; les arbrisseaux comme l'if et le petit houx ; les plantes potagères et industrielles comme l'épinard, l'asperge, le chanvre, le houblon, etc. (« Biologie végétale » Par Lucien Guyot).
La pollinisation, peut s'effectuer soit automatiquement lorsqu'il s'agit de végétaux à fleurs hermaphrodites, soit par le transport du pollen depuis les étamines jusqu'aux stigmates. La dissémination du pollen est alors assurée par le vent, les insectes (abeilles, bourdons, papillons etc.), ou d'autres animaux : chauves-souris, oiseaux mouches, gastéropodes… Une fois la fécondation réalisée, l'ovaire se transforme en fruit, tandis que l'ovule évoluera en graine. Et de nouveau le cycle biologique se reformera, avant de renaître pour une autre étape, indispensable au maintien de la vie. De cette façon, se trouvent confirmées les révélations coraniques qui attribuent à la sexualité végétale une importance fondamentale, qui n'a pas été entrevue auparavant. Cependant, pour importante qu’elle soit, la sexualité, n'est pas cantonnée uniquement au règne animal ou végétal. L'ensemble de l'univers est tributaire du pendant du couple, que sont les charges électriques, symbolisant la division de la création en entités complémentaires.
La réunion par paires des particules chargées électriquement, après avoir donné naissance à toute la matière cosmique, a permis l'accrétion des corps planétaires, et par conséquent de tous les corps existant dans l’univers, y compris la planète terre et l’ensemble du système solaire. Par la suite, la sexualité qui constitue une autre forme de la complémentarité de la matière (sexes masculin et féminin pour le règne végétal et animal et signes positif et négatif, pour la matière minérale), s'est exercée au bénéfice du règne végétal en produisant l'extraordinaire diversité des plantes qui n'existait pas auparavant. Ce même phénomène allait profiter également au règne animal qui acquit de ce fait, une profusion d'espèces remarquable.
|
L’homme à son tour fut doté de cet avantage décisif notamment en se voyant de la faculté d'engendrer des spécimens héritant d'un patrimoine génétique légué par deux parents différents, préfigurant la division de l'espèce humaine en multitude de peuples et d’ethnies, dont le Coran s'est fait l'écho à travers le verset suivant : « O hommes, Nous vous avons créés à partir d'un mâle et d'une femelle, Nous vous avons répartis en peuples et en tribus, afin que vous vous connaissiez entre vous. » (Coran 49.13)