Une Allemande se convertie à l'islam
Peu après ma naissance, en 1934, quitter les rangs de l'Eglise – Catholique ou Protestante – et devenir un "gottglaubig", qui veut dire croyant sans dogme, mais qui en réalité signifie plutôt le contraire, devint une mode en Allemagne. En fait lorsque j'avais environ sept ans, une fille plus âgée me dit que Dieu n'existait pas. Attendu qu'elle me parut être une personne assez sincère, d'autant plus que je venais d'apprendre que le Père Noël fut inventé pour les enfants, elle détourna tout mon intérêt pour ce monde. Néanmoins le monde à cette époque était loin d'être facilement compréhensible pour les jeunes. Il y avait ces bombardements quotidiens, ce père qui ne pouvait venir maintenant et lorsqu’il venait, seulement pour un jour ; et cette mère qui tricotait gants et chaussettes pour "nos pauvres soldats", cette grande maison du quartier transformée en hôpital pour blessés. Et lorsque tout ceci fut terminé, il y avait des personnes étranges qui nous prenaient nos maisons et les films de guerre américains firent leur apparition ce qui m'attendrit le cœur. J'été incapable de juger qui avait tord ou raison, tout me paraissait cruel et insensé et il y avait un millier de questions auxquelles personne en pouvait apporter de réponses satisfaisantes.
J'ai alors commencé ma quête de Dieu. Cependant malgré tous les efforts que je déployais, je ne parvenais à Le trouver ni dans le Catholicisme ni dans le Protestantisme ni dans les témoins de Jehova. La voie la plus directe menant à Dieu dans ces religions m'était obstruée par le fait qu'elles avaient toutes des doctrines auxquelles il m'était impossible de croire, ainsi que des injonctions à suivre me paraissant totalement impraticables. Comment aurais-je pu accepter une foi tout en sachant dès le départ que j'aurais été torturé par l'autoaccusation de ma propre imperfection?
Encore aujourd'hui, je considère comme miraculeux le fait que parmi toutes ces filles, j'ai été celle qui rencontra un jeune Européen qui avait déjà en embrassé l'islam sept ans auparavant. La première fois que nous nous sommes rencontré, je me suis enquis par hasard à propos de sa religion et lorsque j'ai appris que c'était l'islam, je lui ai demandé de m'en dire plus sur cette religion. A l'époque, j'été une grande sceptique, compte tenu des déceptions que j'avais eu avec les autres religions, cependant lorsqu'il m'expliqua le sens du mot "Muslim", c'est-à-dire celui qui se soumet aux commandements de Dieu de son plein gré, quelque chose se réveilla soudainement en moi. Ensuite il m'expliqua que tout homme, animal, plante et tout le reste au sein de cet univers était déjà Muslim par la contrainte, dans la mesure où ils s'autodétruiraient s'ils ne suivaient pas les lois de Dieu en matière de nourriture, boisson, procréation et ainsi de suite. Seul l'homme est en mesure d'aussi accepter l'islam spirituellement, excepté pour la sphère matérielle dans laquelle il n'a quasiment pas d'autres choix que de satisfaire ses pressants besoins naturels au même titre que les et animaux et les plantes.
C'était la merveilleuse logique, et le pur bon sens se trouvant dans tous les enseignements islamiques qui m'attirèrent tant, aussi bien dans les quelques premières doctrines fondamentales que j'ai apprise, que dans les livres que j'ai lu au cours des années suivantes, malgré la petitesse du lot de littérature islamique non-biaisée en langue allemande. Mise à part l'aide du jeune Muslim, qui est maintenant mon mari, et qui ne se lassait jamais de m'expliquer certaines choses et de répondre à toutes mes questions, le livre de Muhammad Asad, "Le Chemin de La Mecque", me fit comprendre le sens profond qui se cachait derrière chaque injonction de l'islam, et qui par conséquent m'aida le plus alors que j'étais en train de devenir une Muslima.